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Les romans

« La littérature permet de dire les choses difficiles, parce qu’on les écrit »
Omar Benlaâla
Omar retrace dans ce livre un itinéraire précurseur, le sien : comment, jeune Français d’origine algérienne, il est devenu, au milieu des années 1990, l’un des premiers « barbus ». Il raconte les étapes successives de sa quête d’identité : décrochage scolaire, apprentissage accéléré de l’islam dans les mosquées de la région parisienne, voyages initiatiques à travers le monde, puis défonce sur les pistes de danse. Au terme de ces expériences, il trouve finalement son équilibre dans une pratique spirituelle apaisée. Il y a dix ans, alors qu’un nombre croissant de jeunes font le choix de l’islamisme, Omar coupe sa barbe et redevient invisible. Commence alors pour lui une nouvelle quête, ne visant plus ni l’absolu ni la distinction, celle du calme intérieur. Le parcours singulier d’Omar aide à comprendre celui d’autres jeunes qui, aujourd’hui, se cherchent dans la religion.

« Hédi et moi, j’ai bien vu qu’on n’était pas pareils. Pourquoi le nier, Jean-François ? Tout est fait pour pas se rencontrer. » Omar Benlaala déplace les personnages qu’Édouard Louis a mis en scène dans son Histoire de la ­violence. Un autre regard, une autre voix : ceux d’un jeune ­Parisien d’origine kabyle. Ce dernier se livre au socio­logue qui l’interroge après les événements de Cologne, dans le cadre d’une enquête sur la sexualité des Français « ­issus de l’immi­gration ». De confidence en confidence, il ­dévoile à cet homme ses frustrations, ses rêves, ses souvenirs, son secret – une histoire que ­l’Histoire a trouée : celle des fils et petits-fils d’une société déchirée par son passé ­colonial. La ­littérature se transforme ici en arme politique. ­Édifiant.
Un jour, Omar décide d’enregistrer les souvenirs de Bouzid. Le fils et le père. L’écrivain et le maçon. C’est dans leur langue mêlée que l’un reconstruit le parcours de l’autre : celui d’un homme, drôle et valeureux, venu de Kabylie à Paris en 1963.
Bientôt, un troisième personnage s’invite dans le récit : Martin Nadaud. Lui est né en 1815, dans la Creuse. Comme Bouzid, il a choisi l’exil et trouvé sa place dans l’Est parisien. Lui aussi est maçon. Devenu l’un des rares députés ouvriers, lui aussi s’est posé les questions de l’injustice sociale et de l’instruction des plus pauvres.
Trois autodidactes – un grand républicain, un chibani, un jeune homme sensible aux récits de migrations d’ici et d’ailleurs – s’épaulent dans la voie de la connaissance. Pour tracer une autre histoire de France. Où l’on croise Perec et une étrange assistante sociale, George Sand et Enrico Macias, Slimane Azem et Alain Corbin, et le peuple des bâtisseurs.
Qui ne souffre pas ne m’engage pas. » C’est par cette phrase que Darius, au service de la haute-société, résume son activité à Omar, l’écrivain qui lui propose de faire son portrait. 
Au fil des pages et des confidences se dessine un être complexe qui garantira le succès du livre mais enfermera son auteur dans un terrible dilemme. 
Panier